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Ce n'est ni un exploit sportif ni un pari stupide, seulement une aventure aérienne un peu insolite : deux reporters du Monde viennent de réaliser un (mini) tour d'Europe en n'utilisant que des avions de Ryanair. Neuf vols, 12 000 km, huit pays visités - le tout en cinq jours et pour 500 euros par personne : leur carnet de route est à lire dans l'édition du Monde Magazine de ce week-end.
L'usage aussi intensif d'une compagnie aérienne permet de mieux comprendrecomment celle-ci traite ses clients et comment ces derniers composent avec les offres qui leur sont proposées. Car s'il est possible de faire de formidables affaires avec Ryanair, il est également possible d'en faire de moins bonnes. Petit répertoire de toutes les subtilités et autres astuces qu'il faut connaître pouroptimiser ses prochaines vacances à bord de la reine du low cost.
- l'assurance voyage : d'un coût de 16,50 euros pour un acheteur français, elle offre une couverture pour des frais médicaux et en cas d'annulation et de perte de bagage. Ne pas la souscrire exige une attention toute particulière : au moment de la réservation en ligne, le client devra chercher la mention "Pas d'assurance voyage" au beau milieu d'un menu déroulant entre les paysLettonie et Lituanie !
- l'embarquement prioritaire : facturée 5 euros, cette option offre la possibilité de monter à bord avant les autres passagers et donc de choisir son siège. Aucun placement n'est en effet effectué chez Ryanair. Le principe est celui du premier arrivé. Grâce à ce service, les passagers pressés de débarquer pourront ainsi s'asseoir au premier rang. Et espérer qu'il n'y ait pas de transfert en bus collectif sur le tarmac de l'aéroport d'arrivée...
- le texto de confirmation : destiné à ceux qui n'ont pas d'imprimante ou à ceux dont la mémoire est défaillante, ce service (1 euro) permet de garder une trace de son numéro de réservation sur son téléphone portable. Il ne s'agit en aucun cas d'un moyen permettant de vous rappeler que votre vol a lieu quelques jours plus tard : le message vous est en effet envoyé dans la demi-heure qui suit votre réservation.
Ryanair en chiffresExtras"Le principe est de pouvoir se déplacer d'un point A à un point B"
1. Des taxes incompressibles
Même les voyageurs les moins bien informés le savent : entre les prix de base promis par les encarts publicitaires et les sommes réellement payées par les voyageurs, la différence peut s'avérer notable. La faute à un nombre important de taxes et autres "extras" dont le développement va grandissant, et pas seulement chez les compagnies à bas coût.
Chez Ryanair, la plupart des passagers doit au minimum payer entre 12 et 24 euros de frais incompressibles. Généralisé depuis 2009, l'enregistrement en ligne coûte ainsi 6 euros pour un aller simple et le double pour un aller-retour. La même somme est par ailleurs débitée pour les frais de paiement par carte bancaire et selon le même principe : 1 aller simple = 6 euros ; 1 aller-retour = 12 euros. Une seule carte permet de s'exonérer de cette commission : la Mastercard Prepaid.
Résumons : un couple avec deux enfants effectuant un aller-retour sur Ryanair devra débourser 96 euros d'entrée de jeu (4 personnes x 24 euros d'enregistrement en ligne et de frais bancaires), et ce même si le prix de base de chaque billet d'avion est de 1 euro.
A cela, il faut évidemment ajouter les taxes d'aéroport, elles aussi incompressibles, et variables d'un endroit à l'autre.
2. Des services discutables
Ryanair facture par ailleurs un certain nombre d'options dont on peut se passer :
Pour les autres, conseillons le rang n° 16 qui est celui situé en face des sorties d'urgence : la place pour les jambes y est beaucoup plus importante. Partout ailleurs, l'espace vital du passager se limite à une soixantaine de centimètres. Les sièges sont non-inclinables. Un confort simple diront les uns ; spartiate grinceront les autres.
3. Ne pas oublier sa carte d'embarquement
Quelque soit le moment où vous effectuez votre réservation en ligne, vous devrezimprimer votre carte d'embarquement dans une période comprise entre 15 jours et quatre heures avant votre vol. Cette subtilité est d'importance : un récapitulatif de réservation en ligne ne suffit pas ; un coupon valide doit être confectionné par vos soins dans une seconde opération. Etourdis, passez votre chemin ! Imaginons que vous achetiez, ces jours-ci, un billet dont l'aller s'effectuera le 1eraoût et le retour le 30 août : il ne vous sera pas possible d'imprimer la carte d'embarquement "aller" avant la mi-juillet et la carte d'embarquement "retour" avant la mi-août (alors que vous serez sur votre lieu de vacances, peut-être loin d'un ordinateur). Ryanair vous rappellera toutefois la nécessité de réaliser vous-même votre coupon. Mais par un email.
Evitez surtout d'arriver à l'aéroport sans carte d'embarquement : la compagnie vous en confectionnera un sur place en échange de 40 euros.
Modifier son billet a également un coût : changer son jour de départ revient à 25 euros si on le fait sur Internet (40 euros via un centre d'appel ou un aéroport) ; etremplacer le nom du passager par un autre s'élève à 100 euros (150 euros au téléphone ou à l'aéroport). Dissuasif pour les fraudeurs (qui peuvent ainsi difficilement revendre en douce un billet acquis à bas prix), ce montant est dur àavaler quand on sait que le prix moyen d'un billet acheté sur Ryanair est de 39 euros.
4. Gare au poids des bagages
Chaque passager a le droit de prendre avec lui en cabine, gratuitement, une valise ou un sac dont le poids n'excède pas 10 kg et dont les dimensions ne dépassent pas 55 cm x 40 cm x 20 cm. Selon les aéroports, Ryanair effectue un contrôle plus ou moins pointilleux - et ce, parfois, juste avant l'embarquement. Une certaine tolérance est permise : d'après nos observations, elle semble se situer autour d'un kilo supplémentaire et de 3 ou 4 cm par-ci par-là. Au-delà, les voyageurs sont invités à alléger leur bagage. Enfiler cinq T-shirt et trois paires de chaussettes n'est pas interdit. Le mieux reste toutefois de transvaser le contenu de sa valise dans celle d'un compagnon de vol.
En cas d'échec au test de la balance et du "gabarit" (une structure métallique reproduisant les dimensions idéales), le personnel d'escale réclamera 40 euros pour envoyer votre bagage en soute.
En soute, précisément, l'enregistrement d'un bagage répond à une grille de tarifs assez complexe qui prend en compte plusieurs critères : le poids (15 ou 20 kg maximum), le nombre total de bagages (un ou deux), la période de l'année (creuse ou estivale), le mode d'enregistrement (Internet, centre d'appel, aéroport)... Dans le meilleur des cas, l'enregistrement d'un bagage peut coûter 15 euros. Dans le pire, 80 euros. Voire 85 euros pour des vols au départ des îles Canaries ! Attention, enfin, aux excédents : à 20 euros le kg supplémentaire, l'ardoise peut vite devenir salée.
5. Mieux vaut se restaurer avant ou après
Une fois embarqué, le passager doit s'attendre à voyager à bord d'un mini-supermarché volant. Les compartiments à bagages sont souvent décorés de messages publicitaires (marque de lunettes, hôtel en Sardaigne, office du tourisme de Malte...). Un seul ne l'est pas : le compartiment réservé aux bouteilles d'oxygène.
L'offre de restauration ravira les amateurs de junk food. Nous n'avons pas tout testé, mais accordons ici une mention spéciale au Breakfast Bap, un sandwich au jambon garni d'omelette et de cheddar, vendu 5 euros. Artificiellement rehaussée par un excès de sucre (dû à la sauce tomate), son absence totale de saveur s'explique-t-elle par la présence d'une quantité spectaculaire d'émulsifiants, de conservateurs et autres stabilisants dans sa composition ?
Du côté des boissons, les sodas semblent relativement peu chers de prime abord (1,80 euros), mais les canettes ne contiennent que 180 ml alors qu'elles ont la même taille, sur le prospectus, que la canette de cidre irlandais de 33 cl.
La glace pour refroidir votre cola est en revanche gratuite. Il n'est pas interdit d'apporter ses propres boissons (à condition qu'elles aient été achetées après le passage de sécurité) ainsi que sa nourriture - mais pas de plats chauds...
Un petit mot sur le vin vendu à bord dans des mini-bouteilles de 18,7 cl (5,95 euros): les "arômes d'épices et de cerises" du merlot sicilien disponible sur certains vols sont assez difficiles à discerner dans des gobelets en plastique.
En vertu d'accords commerciaux, le personnel de bord fait également la réclame pour des cigarettes électroniques (qu'on prendra soin de ne pas utiliser en vol) ainsi que pour une montre censée améliorer, notamment, la méditation et le sommeil. Ryanair a par ailleurs développé son propre jeu à gratter (2 euros la carte) : le premier lot est une Fiat 500 à gagner tous les mois. Une partie des recettes de ce jeu est reversée à des œuvres de charité.
Ultime précision, l'usage des toilettes en vol est gratuit et aucune place "debout"n'est commercialisée, contrairement à ce qu'avait promis, il y a deux ans, Michael O'Leary, le PDG de Ryanair.
Frédéric Potet